• Le gwo ka

     Le Gwo Ka, une tradition 100% guadeloupéenne ! 

     


     

    On ne peut pas parler de la musique traditionnelle de la Guadeloupe sans évoquer le Gwo Ka, fondement même de la culture musicale guadeloupéenne. Le Gwo Ka, qui désigne à la fois les danses, les chants et les musiques pratiqués avec le Ka (tambour traditionnel), est né en période d’esclavage en Guadeloupe au début du 18ème siècle.

     

    C’est à partir de cette musique et de cette danse extrêmement riches que les esclaves ont créé un véritable moyen de communication (au même titre que le créole), les esclavagistes ne maîtrisant pas du tout les codes et significations du Gwo Ka ils voyaient bien sûr d’un très mauvais œil le Gwo Ka. Le Gwo Ka ce n’est pas simplement de la musique… c’est un art de vivre, une manière d’être qui ne s’acquiert qu’en Guadeloupe seulement. Aujourd’hui, grâce à la « révolution Gwo Ka » la culture Gwo Ka et l’enseignement du Gwo ka reviennent en force dans les familles guadeloupéennes. Autrefois méprisé, il redevient enfin naturel d’apprendre le Gwo Ka dès le plus jeune âge, et de se retrouver dans les « lewoz » pour danser, chanter et jouer du Gwo Ka.

     

    L'origine du mot Ka ou Gwo Ka demeure très ambigüe. Il viendrait d'un quart de tonneau qui servait au transport de la viande (quart de salaison), ou serait la forme francisée de goka nom troqué du tambour N'goka que l'on retrouve dans le haut Dahomey et en Angola : en créole les Ka. On retrouve le mot Ka et Gwo Ka avec peu de variantes à la Nouvelle Orléans, en Haïti, à Cuba et aux Iles vierges.

     

     Instruments et Musiciens : 

     

     

    Le Boula et le Makè sont deux tambours de la tradition Gwoka. Les musiciens sont appelés Boulayè ou Makè en fonction du tambour, du Ka, qu’ils utilisent. Ils sont normalement au nombre de trois, deux boulayè et un makè. Aujourd’hui les groupes en mettent plus. Il y a aussi les chantè (chanteurs) et les repondè (chœurs) qui évoquent souvent dans les paroles des chansons les misères vécues ou les mésaventures plus ou moins comiques de la vie quotidienne.

     

    Rôle du Boula

     

    Le Boula est le plus gros tambour et donne un son grave. Il soutient le rythme en continu. Le boula est traditionnellement joué couché, l’instrumentiste s’asseyant à califourchon. C’est le rythme de base du Gwo Ka, « le sentiment rythmique du peuple guadeloupéen ».

     

    Rôle du Makè

     

    Le Makè, plus petit et plus aigu, sert à jouer les solos. Il donne le ton, la mélodie et fait varier la musique. Il y a deux façons de jouer le Makè. L’une où l’instrumentiste s’assoie sur un petit tabouret en plaçant le tambour debout face à lui et entre ses jambes comme le pratiquait Vélo, joueur renommé de Ka aujourd’hui disparu. L’autre où l’instrumentiste est assis à califourchon sur le tambour couché.

     

    Le Makè accompagne les danseurs dans un dialogue improvisé et codifié. A la fin du dernier pas de la mesure, le Makè doit pouvoir anticiper la façon dont le danseur va engager son prochain pas. Si celui-ci trouve que le danseur n’est pas à sa place, il le congédie en arrêtant la musique. Si le danseur trouve que le tambour soliste n’est pas au niveau, il le lui fait savoir. Les femmes peuvent ainsi recouvrir le tambour de leur jupon, indiquant au tambouyé qu’il doit alors revoir ses gammes.

     

     

     Le Gwo Ka est composé de sept rythmes dont voici les valeurs : 

     

     

    Le Lewoz est un rythme guerrier, il rythmait les attaques de plantations, mais aussi une danse incantatrice.

    Le Kaladja symbolise la lutte en amour.

    Le Padjanbel est une danse de la coupe de la canne.

    Le Toumblack, comme le Kaladja, reprend le thème de l'amour, la danse du ventre, la danse de la fertilité.

    Le Graj accompagne les travaux de production agricole (ex : le grage manioc, le jardin, la cueillette).

    Le Woulé est la "valse créole"

    Le Mendé serait le dernier rythme arrivé au pays avec la venue des congos sous contrat après l'abolition. Il symbolise le carnaval, la fête collective.

       

     Vivre le Gwo Ka 

     

     

     

    le chanteur commence son chant, seul. Les répondè (chœurs) lui répondent un petit refrain, et cela tout au long de la chanson. Le chanteur demande ensuite aux tambouyè de l’accompagner. Il y a le battement des mains. Des mains qui donnent la cadence à des phrases mélodieuses qui tombent et se délient sous le rythme du Ka. Et le battement de cœur du tambouyè s’amplifie pour y laisser pénétrer le caractère envoûtant du Ka.

     

    A ce moment là, le temps se fige. Suivant le rythme et son ressenti, le danseur se présente face au makè (marqueur). Il enchaîne une série de pas, en improvisant. Chaque série est entrecoupée d’une « reprise », c’est-à-dire d’un pas ou d’une attitude qui fait comprendre au makè qu’il est prêt à passer à autre chose.

     

    Les yeux dans les yeux, s’installe entre le makè et le danseur un véritable échange presque impalpable. Un chant nasal et rugueux s’engage accompagné du son aérien du makè. Une énergie particulière circule, celle du tambour. Les sourires, les regards s’échangent. La foule charmée se fait de plus en plus présente. Les chants s’enchaînent ainsi que les danses.

     

               

     

    Historiquement lié au système de la plantation, le Gwo Ka est une culture, de même que la manifestation Swaré Lewoz, exclusivement rurale. La musique Ka s'est adaptée au milieu et est présente dans tous les actes de la vie quotidienne : naissance, mort, révolte, tâches journalières, romances etc… 

     

              

                     

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